Climat municipal difficile : l’importance de la collaboration et de la transparence

Lettre d’opinion

Climat municipal difficile : l’importance de la collaboration et de la transparence (Lettre d’opinion publiée le samedi 2 mars 2024 dans le Journal de Montréal)

Face à une série de défis majeurs, incluant les nombreuses démissions d’élus municipaux, les comportements inappropriés et parfois inacceptables vécus par ces derniers et un climat politique souvent tendu, une réflexion collective s’avère plus que nécessaire dans le monde municipal.

En tant que représentants de l’opposition au conseil municipal de Laval, troisième plus grande ville du Québec, nous sommes, comme bon nombre d’élus, confrontés à des défis importants. Le contexte politique municipal actuel nous pousse donc à partager nos réflexions avec vous.

Il est en effet crucial de prendre conscience des difficultés actuelles qui pèsent sur la démocratie et le rôle des élus. Renforcer le tissu démocratique et favoriser un dialogue constructif et respectueux dans les conseils municipaux et avec la population sont des impératifs pour consolider notre système politique. Malheureusement, trop de citoyennes et citoyens ne se sentent pas concernés par la politique municipale, bien qu’elle soit directement liée à leur quotidien.

Les dynamiques de pouvoir : mairie et rôle des oppositions

Il faut non seulement remettre en question nos façons de faire, mais il faut également porter un regard critique sur nos institutions. Alors que les maires et leurs équipes sont parfois élus avec une fraction de l’électorat, ces derniers obtiennent néanmoins un pouvoir quasi-absolu sur les destinées de leur municipalité. 

En effet, si une majorité des candidats du parti du maire est élue, le maire disposera de tous les leviers du pouvoir municipal. Il choisit et assure la nomination des fonctionnaires et des élus qui contrôlent les comités, commissions et services municipaux.

L’existence d’une opposition permet de garantir un certain contre-pouvoir. Nous exerçons notre rôle en questionnant le maire et les conseillers de la majorité de façon constructive, dans le respect et le décorum. Cependant, le maire a pratiquement toujours le dernier droit de parole ou de réplique lors des débats du conseil, ce qui nuit à l’équilibre démocratique. Il a toujours le dernier mot lors de la période des questions citoyennes. De plus, l’accès inégal à la fonction publique pour les élus de l’opposition entrave les relations entre les différents acteurs politiques et alimente le manque de transparence critiqué par les citoyennes et citoyens.

Tendre vers l’intérêt public et le consensus

Le climat toxique et les comportements inacceptables entre et envers les élus sont souvent le résultat d’un sentiment d’impuissance de personnes qui peinent à être entendues ou à accéder à une information claire et transparente. Un dialogue constructif devrait permettre au conseil de prendre des décisions dans l’intérêt public en visant l’atteinte d’un certain consensus.  L’intérêt public doit inclure les citoyens et les points de vue divergents, pas seulement l’intérêt et le programme du parti au pouvoir. Une ouverture aux idées est aussi pertinente que nécessaire afin de favoriser l’harmonie démocratique et le respect des divergences.

Perspectives démocratiques et piste de solution

Au-delà de la joute politique, les politiciens municipaux sont généralement des gens passionnés par le service public, leur ville et ceux et celles qui l’habitent.  Ils ont beaucoup plus en commun que de différences. Nous proposons donc, pour encourager des débats constructifs, la mise en place de séances plénières sur tous les grands projets et initiatives, où tous les élus pourront s’exprimer librement. Des plénières publiques où les citoyens, groupes et spécialistes intéressés pourraient entendre les échanges entre élus. Des plénières à huis clos où les discussions franches pourraient mener à des consensus sur des questions importantes. Les commissions parlementaires aux niveaux fédéral et provincial permettent d’ailleurs cette discussion et l’amélioration des projets de loi.

Nous ne devons plus tolérer le manque de civisme. Nous appelons à davantage de respect et d’inclusion de toutes les parties dans les débats. Chaque voix, qu’elle soit citoyenne ou élue, apporte une perspective unique qui enrichit notre débat public et contribue à bâtir des solutions plus inclusives et innovantes. La collaboration et le respect des idées de toutes et tous sont essentiels pour progresser dans la bonne direction.

Claude Larochelle, conseiller municipal de Fabreville et chef par intérim de Parti Laval

Louise Lortie, conseillère municipale de Marc-Aurèle-Fortin

Opposition au conseil municipal de Laval.

Renseignements :

Tommy Vallée

Responsable des communications – Cabinet de l’opposition

t.vallee@laval.ca | 438 875 8663

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