Médias locaux et information régionale: des piliers fragilisés de la démocratie municipale

 (Photo 2M.Media)

Le lundi 3 février 2025Lettre d’opinion

Le paysage médiatique traverse une crise importante et l’information régionale en est l’une des premières victimes partout au Québec. Depuis plus d’une décennie, les géants du web tels que Google, Amazon, Facebook et Netflix mettent en péril l’information régionale en monopolisant une large part des budgets publicitaires. Pourtant, les médias locaux jouent un rôle crucial en tant que gardiens de l’information de proximité, essentielle à la démocratie.

Nous observons une montée du cynisme, une baisse de la participation citoyenne et de la confiance envers les gouvernements. Alors que la désinformation circule rapidement sur les médias sociaux, il est important plus que jamais de reconnaitre le rôle fondamental des médias locaux pour la vitalité démocratique. Malgré les difficultés, ces médias demeurent une source d’information primordiale pour de nombreuses personnes.

Laval dans l’ombre médiatique de Montréal

Laval n’échappe pas à cette crise de l’information. Alors que Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau et Trois-Rivières bénéficient de la couverture des médias nationaux qui traitent de l’actualité locale, Laval se retrouve souvent dans l’ombre. Avec seulement quelques médias locaux, les rares journalistes lavallois travaillent très fort pour informer la population. L’actualité lavalloise est trop souvent ignorée par les grands médias nationaux, concentrés sur Montréal.

Les médias locaux jouent un rôle plus qu’important dans une société démocratique qu’il s’agisse de journaux imprimés, d’infolettres de quartier, de radio locale ou de télévision communautaire. Ils sont un rempart important contre les dérives et la manipulation de l’opinion publique en couvrant des enjeux locaux essentiels : politique municipale, aménagement du territoire, infrastructures, environnement, sports, loisirs, activités communautaires et vie de quartier.

La menace de l’abandon des médias locaux

Les avis publics que les gouvernements doivent publier dans les médias locaux sont une source de revenus importante pour ces derniers. L’abandon de ces médias au profit de l’internet et de l’écran à l’entrée de l’hôtel de ville porterait un coup très dur pour la presse locale. La disparition des médias locaux contribuerait au désintéressement de la population et à l’effritement de la démocratie municipale.

Les villes et autres paliers de gouvernement font face à des contraintes budgétaires. À Laval, malgré une forte croissance des revenus de taxation, les dépenses liées à la dette explosent, résultant des gros projets tels que le Complexe aquatique, la Grande Bibliothèque et la Cour municipale, ainsi que l’augmentation des dépenses de communication en forte croissance depuis 2 ans. Il est tentant de couper dans l’achat d’espaces publicitaires traditionnels ou d’avis publics, mais cette économie immédiate a un coût : en diminuant le financement des médias locaux, on met en péril la quantité et la qualité de l’information disponible pour la population.

Nous devons garder vivant cet écosystème local d’informations où les milieux politiques, sportifs, communautaires et d’affaires rejoignent efficacement la population.

C’est pourquoi, mardi le 4 février, nous voterons contre le projet de règlement L-13186 proposé par l’équipe du maire de Laval, Stéphane Boyer, qui a pour objet de soustraire Laval à l’obligation de communiquer tout avis public « par insertion dans un journal diffusé sur le territoire de la municipalité ». Cet article 345 de la Loi des cités et villes est en vigueur depuis 1964. L’élimination de cette exigence serait un coup fatal à l’information locale et à notre fragile démocratie municipale.  

Claude Larochelle, conseiller municipal de Fabreville et chef par intérim de Parti Laval

Louise Lortie, conseillère municipale de Marc-Aurèle-Fortin

Membres de l’Opposition au conseil municipal de Laval.

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